Vrally 4L

La réponse ne se fit pas attendre « NON ! » le Toulonnais s’était rangé des voitures et ne voulait plus se laisser tenter , faut dire qu’il l’avait déjà aidé par le passé et que d’autres en avaient profité pour le « polluer « comme il disait , alors c’était définitivement « NON ! » , pas sûr pensait la goupille qui avait plus d’un tour dans sa caisse à outils , mais on verrait en temps utiles .
Bref il devait se débrouiller seul et finalement il en avait l’habitude ce vieux sanglier solitaire , solidaire aussi , d’autres en avaient bien profité et ne lui rendaient pas forcement la monnaie , mais bon , puisqu’il s’agissait de monnaie il fallait qu’il s’active , le Sergio n’était pas du genre patient ,et même quand il était malade il ne l’était pas , va comprendre …
Une idée commencait à germer …

Il faisait froid au matin de ce jour de Noël dans l’atelier de Philou , et celui-ci maoulait (NDR : maouler en picard signifie ronchonner ,parler tout seul) ; il aurait pu etre content , le Toulonnais lui avait certe refusé son concours mais luiavait envoyé un calendrier de l’avent sympathique et le déballage de Noël ne manquait pas d’attrait ; mais non , Sergio avait gâté la fête en lui bigophonnant à 3heures du mat’ pour lui demander ou il en était et fallait bien dire qu’il n’en était pas bien loin , les 4L se vendaient bientôt aussi cher que les F40 because « Gilbert l’alouette »,o n l’appelait comme ça sûrement parce qu’il ne se déplaçait qu’en hélico, organisait chaque année un rassemblement de boutonneux braillards au milieu de nulle part avec un peu de sable pour qu’ils se grattent le fion , parceque ce guignol « d’alouette » n’était pas fichu de leur fournir une tonne à eau pour qu’ils se débarbouillent le museau ; ce gars là était un mafieux des temps modernes , il vendait du rêve et il le vendait cher ! Bref toujours est il que les guindes se vendaient au prix de la coke à des petits bourgeois de fils à papa qui ne savaient pas faire un niveau .
Le Sergio avait été direct « tu me trouve une caisse , tu la prépare çacomme et fissa sinon c’est pas les soupapes que j’vais t’régler « il était comme ça le Sergio ,à l’ancienne , génération bourre pif , pas d’négo , alors le Philou faute d’avoir trouvé la caisse ad hoc était en train de traficoter un moulin en attendant .
Dans un coin du garage , assis dans un vieux baquet Sparco , il y avait « scrabble », un gamin que Philou avait baptisé comme ça parce que ses parents l’avaient affublé d’un de ces prémons américains pleins de consonnes à 10 points. Philou connaissait scrabble depuis qu’il était tout petit et l’avait « admis « dans son antre parceque le gamin ne faisait pas de bruit ,ne touchait pas aux outils et surtout disait bonjour et merci .
Il lui filait de temps en temps des vis à trier pour lui passer le temps et pour l’habituer à reconnaitre les diamètres .
Comme il était facetieux , Philou , dès que le gamin avait le dos tourné , remettait toutes les vis dans la boite et à sa prochaine visite lui disait de trier .
Un jour le gamin lui avait dit « hé Philou,la goupille là c’est la même que la derniere fois je la reconnais ! » Depuis ce jour là , Philou l’avait admis dans la caste « de ceux qui savent de quoi ils causent « .
Le gamin , donc , regardait faire Philou avec attention et n’en perdait pas une miette , Philou lui demanda « qu’est que tu veux faire comme taffe quand tu s’ras grand ? »
Le gamin n’hésita pas pour lui dire « mécanicien ! »
Philou lui demanda « mécanicien ou garagiste ? «
C’est quoi la différence ?
Un mécanicien c’est un gars qui sait réparer toutes les bagnoles et toutes les brêles (motos )et un garagiste c’est un gars qui change des pièces , alors choisis ton camp, camarade, parc’que moi j’aime pas les deux .
Je crois qu’il vaut mieux que je choisisse le premier , mais ça gagne autant que le deuxieme ?
Non, mais le premier est un loup alors que l’autre n’est qu’un chien domestique .Bon , si tu veux etre un vrai mécanicien y a pas d’aut’solution que de faire compagnon et de faire le tour de France.
Le gamin avait fait une moue et lui avait dit « j’aime pas le vélo «

Résumé de ce qui précède

Sergio les valoches , un gars spécialisé dans les transports de bas fonds a demandé à son pote « la goupille « de lui dénicher une caisse fiable et discrète .


Les beaux jours revennaient et la goupille sorti de ce qu’on pourrait qualifier d’une hibernation sauf que lui à la différence de la marmotte , n’avait pas perdu un gramme , bref vous avez compris que c’était un gars qui faisait le poids , mais comme disait sa grand mère « on ne peut pas rester éternellement beau et svelte, il faut choisir » c’est vrai qu’il était loin le temps ou , jeune il s’était fait un look à la Francis Cabrelet que ses copains l’avaient surmnommé « l’etroit mousquetaire ». ..
ça faisait du bien de revoir le soleil après ces longs mois mornes et humides , et puis il faut dire que la goupille en avait pris plein la gueule quand , ce foutu jour de Janvier , des gars avaient décidé du sort d’autres gars juste parce que les autres gars racontaient des conneries ou faisaient des dessins que les gars (lespremiers ) ne pigeaient pas mais que d’autres gars , des qu’on voyait jamais mais qui disaient aux gars ce qu’il fallait penser ou faire , bref , ça avait été un choc et la goupille avait tout d’un coup vu défiler les images qu’il avait vu en boucle à la télé un jour de Septembre ou des gars semblables aux bonhommes de Topor semblaient planer sauf qu’ils se jettaient par la fenetre d’une tour parce qu’il n’y avait pas d’autre issue ,et puis surtout il avait repensé à ce jour , le plus long de sa vie , ou il avait été séquestré à l’aéroport de Téhéran par dix gamins en armes au prétexte qu’il était Français et que ce jour là des barbus avaient dit qu’il fallait tuer tous les Français , mais c’était il y avait longtemps , il avait tout juste vingt ans et quand on a tout juste vingt an la mort ne fait pas partie « du concept ».Mais ça l’avait foutu en rage de voir comment des gens censés (ou censé l’etre )pouvaient embrigader des gamins pour soit disant « garder la révolution « , bordel ! ils avaient peur qu’on leur pique leur foutue révolution ?.
Et là d’un coup, ce matin de Janvier, la rage était revenue et la goupille avait voulu l’exprimer mais ses copains lui avaient dit qu’ils préferaient qu’on parle de mécanique alors la goupille s’était tu et était entré en hibernation..
Mais là il avait retrouvé sa bonne bande de potes à l’occasion qu’ils avaient eue d’encourager la longévité d’un couple de tourtereaux fraichement baguées et l’envie de reprendre sa quête avait pris le dessus

Reprends ta quête . . . et pense aussi à ta quéquette.
Content de voir que les affaires reprennent après ce w-end

La brume lègère se dissipait au petit matin de ce jour de juin ; la goupille gara sa caisse su r l’embarcadère de la pointe de Fouras ; et il observa .
A sa droite le phare de la fumée envoyait ses derniers signaux avant que le jour se lève complètement , au loin il apercevait le phare de la pointe de Chaveau et celui du rocher d’Antioche qui protègeaient le Pertuis .
Plus loin encore l’ile de Ré émergeait des aurores avec son pont viaduc et sous son nez l’ile d’Aix déssinait ses contours avec comme voisine l’ile du fort Boyard qui attendait son lot de peoples en licra qui attendait son heure pour poursuivre deux gnomes et bouffer des araignées ou des verres de terre .
La goupille était là , il faut dire aussi qu’il était las après des heures de routes à travers les campagnes peuplées de granges poussièreuses d’où emergeaint quelque fois les calandres défraichies des quelques mamies ou F4 à bout de souffle bref il était là parce qu’il avait rendez vous avec Hermione .
Hermione n’était pas une fille du port , non , c’était un fameux 3 mats beau comme un oiseau hisse et ho , un bateau à l’ancienne qui s’appretait à relier , à voile et sans vapeur , l’amérique comme le fit jadis sa sœur ainée avec à son bord Monsieur de La Fayette .
Et si la goupille avait rendez vous avec Hermione c’est qu’il avait fait connaissance , lors d’une bordée plus qu’arrosée , avec le charpentier de marine qui avait construit l’esquif .
A force de verres de rhum et de tafia ils avaient discutés chacun de leur techniques et s’il s’était agit de bittes et de verges ça n’était que maritimes , ils avaient parlé toute la nuit de jeu fonctionnel pour ne pas que le bois travaille et aussi pour ne pas que les pistons ne grippent jusqu’à ce que le patron ne les fiche dehors et qu’ils finissent leurs simagrés assis sur un ponton .
Le charpentier avait donc donné rendez vous au mécano pour une visite du navire .
Donc la goupille attendait et comme on était au jusant il avait un peu de temps devant lui avant que le youyou du bosco ne vienne le cueillir au bas de la jetée.
Le sifflet d’un matelot le sorti de sa torpeur et il sauta dans dans la yole manœuvrée par un balaise pourvu de bras énormes décorés de tatouages qui auraient rendus jaloux la meilleure déco d’une 4L du trophy .Le gars, il ne lui manquait plus qu’un calot , une pipe et une boite d’épinards t le pour devenir vedette de dessin animés .Pendant tout le trajet le gars ronchonnait parcequ’il n’arrivait pas à bien diriger sa barquasse « bateau à la godille ! » qu’il disait et la goupille qui avait déjà entendu cette expression en compris tout le sens .
Arrivé au pied de la coupée il fallu se hisser sur les échelles de cordages pour prendre pied sur le pont , le charpentier accueillit la goupille en lui proposant de faire le tour du bateau et lui commentant à chaque instant les particularités de la construction ,la goupille était aux anges et bientôt il nageait dans un déluge de dunettes , d’artimons , de mouflettes , de drisses et de mats de misaine .
Arrivés auterme de la visite le charpentier proposa à la goupille de monter faire un tour sur la vigie , perché à 30 mètres sur le grand mat.
Un gabier le pris en main et lui dit « on va monter par les haussières de tribord « la goupille se dirigea donc à sa droite et le gabier le rattrapa en lui disant « l’autre tribord ! « vu que quand il lui parlait il lui faisait face . La goupille sourit en repensant à son expérience de copilote qui lui avait valu quelques errances et à deux de ses potes qui avaient trouvé une combine pour ne pas se tromper ;ils avaient accroché à gauche du pare brise une peluche de TITI et à droite une peluche GROS MINET ,ainsi le copile disait « à TITI , ou , à MINET ! ».
Bref voila la goupille escaladant les haubans pour arriver sur la plateforme de la vigie , 30 m² !! un studio Parisien , de là, un régal pour le yeux , la goupille s’y croyait , pour peu il se serrait laissé pousser une jambe de bois et se serrait crevé un œil !.
Avec le matelot ils s’assirent , jambes pendantes dans le vide et se laissèrent bercer par le clapot , les oiseaux venaient interrompre leur rèveries et la goupille repensa à son maitre à penser Michel Audiard qui disait « vögel , les mouettes ! »
Une rafale tira la goupille de sa torpeur , une rafale , ça le fit penser à Sergio , il se dit « j’ai une mission quand même ! » et comme un grain brutal le trempa jusqu’au string et qu’il pensa soudain qu’il n’avait pas de parapluie , il se dit « j’vais aller à Aurillac c’est la ville des parapluies «

Tu penses souvent à moi ........................................................................................................ POURQUOI tant de "N" ?

Chers lecteurs assidus ( car un lecteur assidu l'est)

les aventures de la goupille vont reprendre , l'auteur ayant décidé que la période de silence avait assez durée .

Résumé de ce qui a précédé ce qui vient maintenant .

Sergio les valoches , un gars pas très fréquentable , demande à philou la goupille , un spécialiste de la spécialité , de lui dégotter "la" caisse qui ira bien pour balader ses biftons .
Voila notre philou qui prend la route (et des fois toute la route quand il a fait fort du coté jaja) pour trouver la perle rare .
Bien sur le loustic est du genre à prendre son temps et d'accepter les belles rencontres , alors on l'a laissé sur un fameux trois mat beau comme un oiseau hisse et ho .
Que va t il lui arriver maintenant ? patience.......

La goupille engagea une cassette de Pink Floyd dans l’autoradio cassette ; c’était la seule entorse à la modernité qu’il s’était autorisé sur sa voiture , pas question de CD ou de clef USB , non , la goupille c’était un cas à part , il écoutait encore des vynils parceque « les crachouillis ça fait partie du morceau « et puis il aimait les pochette des disques , des fois il repassait 10 fois le disque parce qu’il n’avait pas fini de décoder la pochette .
L’autoradio cassette c’était , à l’entendre , la continuité du vynil , et puis , son copain Bendix disait toujours « pourquoi on achèterait des trucs modernes alors que les truc vieux marchent aussi bien et pour moins cher « , pas faux ..
Les rifs de Gilmour faisaient vibrer la tôle des portières et au petit matin c’est sûr que les retraités du quartier devaient tous etre derriere leurs fenetres , « quand je pense que ce gars là jouait sous acide dans les années 70 et que maintenant il pilote un Spitfire , y du chemin de fait ! » .
Il passa la première et se dirigea vers la pointe de Fouras , et plus il s’avançait plus il lui semblait revenir dans le temps passé , il voyait arriver des motos d’un autre age , des vieux Land , une 4L « meeeerde ! les frères MARREAU ? « , non , le gars qui conduisait était jeune et avait l’accent du midi .
« mais qu’est ce que c’est que ce cirque ? « il s’approcha d’un type à côté d’une 504 décorée comme au bon vieux temps , pas très grand , trapu , le cheveu en bataille ,une boufarde rivée aux lèvres , un accent picard à couper au couteau , il lui demanda des explications et il eu la réponse
« c’est le départ du rallye des Pionniers de l’histoire , on fait ça avec des vieilles caisses décorées comme au temps de l’historique Dakar , celui des purs , viens avec moi il y a le briefing «
Ils s’approchèrent d’un barnum ou un type , armé d’un micro , donnait des instructions à une floppé de pilotes , de motos , de voitures , de 4x4 , de camions , ça parlait Français , allemand , Flamand , Hollandais (ça la goupille reconnaissait parce il avait toujours l’impression que les gars avaient un chat dans la gorge et qu’ils se raclaient le gosier en permanence ),.
A un moment le grand échalas qui « briefait « se mis à parler anglais pour ceux qui n’étaient pas français et la goupille se mis à se marrer , ça lui rappellait une émission qu’il avait vu à la télé chez un copain (parceque la goupille , bien sûr , n’avait pas la télé ) ou il y avait un black et un blanc qui faisait semblant d’etre un stewart dans un avion , tu fermais les yeux et s’était pareil .
Tout le monde se dispersa pour aller rejoindre sa monture et la goupille reconnu , au loin , un type à la démarche qu’il connaissait , Grand , du genre trois quart aile qui aurait surtout joué en troisieme mi temps , vous voyez ce que j’veux dire …
« hé , Philgood , mais qu’est ce que tu fais là ? «
Le grand s’approcha en tirant la patte ,
« ça va pas mieux tes guibolles ? «
« non » lui dit l’autre « je vieilli et l’heure de l’arthrite à sonnée »
« toujours à déconner toi , tu changes pas ! »
« pourquoi changer ? ça m’f’rait vieillir encore plus ! »
« mais dis moi qu’est ce que tu fais là au milieu de cette affaire ? »
« viens avec moi je vais t’expliquer «