Suite et fin du récit de l'Africa Gazoline...achetez Gazoline de février, on sera dedans normalement
Dimanche 4 et lundi 5 Janvier 2009 – Hammamet – Tunis – Ferry – Marseille
Ca y est c'est fini…On quitte Hammamet vers 8h30 pour rejoindre Tunis qui est à environ une heure de route. Il faut être à la douane environ 3h avant le départ du ferry prévu pour 12h30…
Après 80 km d'autoroute sous la pluie (même le beau temps nous a abandonné…) on s'arrête pour remplir nos réservoirs et nos jerricans à ras bord, vu que l'essence est aux alentours de 0.7€/L c'est toujours ça de gagné pour la route du retour ! Quelques minutes plus tard nous sommes plongés dans les immenses files d'attente des douanes du port…
Le passage se fait plus rapidement qu'à l'aller vu qu'on a tous les papiers : 1er contrôle des passeports, contrôle de la voiture (ouverture des portes et roule…), enregistrement de la sortie de la voiture du territoire tunisien, 2ème contrôle de passeport et on est dans la file d'embarquement du Méditerranée, il est déjà 11h30. Le problème c'est qu'on se rend compte qu'on est dans les premiers à embarquer. On pose les bagages dans la cabine, on monte sur le pont et là vision d'horreur : 4 files de voitures sur 200 mètres…12h30 le départ qui disent…ah non annonce aux haut-parleurs : 13h30. On retrouve enfin la SNCM ! En détaillant la file, on localise un gros Defender blanc…ils n'ont pas eu de chance Elie et Laurent, courage ! On ne se laisse pas abattre pour autant et on se met dans la file d'attente du self. 2ème effet SNCM, il y a un problème d'électricité dans le bateau (rassurant…) et la ventilation est en panne. Inutile de dire que le restaurant est totalement enfumé !

Sympa les voitures de la police tunisienne !

Notre prochain véhicule…discret !

C'est parti pour l'attente aux douanes !

Certains s'en sont moins bien sortis…hein Elie !
Toute l'équipe se retrouve devant un bon steak haché, ça discute des traitements pour ne pas avoir le mal de mer même si pour l'instant c'est calme plat. Ensuite on entame nos allers/retours habituels entre le pont et le bar. Vers 14h, alors que nous somnolons le bateau part enfin ! Heureusement pour nous le retour passe plus vite que l'aller. Vu qu'on connaît tout le monde, on discute, certains ne se laissent pas abattre et trinquent à ce superbe raid et au prochain. Pour les 4 coquelets qui ne dorment pas, la mission consiste à aller visiter la salle des machines et la passerelle. Pour la salle des machines c'est impossible mais on nous conduit sans soucis vers la passerelle trois ponts plus haut. Là c'est un autre monde, alors que dans le bateau ca grouille de monde (il est plein !), ici c'est le calme le plus total, le tout dans le noir pour voir les autres bateaux arriver. L'officier de quart nous explique le fonctionnement de tous les instruments de bord et les principes de navigation, très instructif.

Tout sourire malgré le départ…

On ne se laisse pas abattre pour autant…

Petite vue de la passerelle
Une fois redescendus, 2ème steak hâché puis on commence à regrouper les photos des coquelets sur le PC de Romain. Au final on a 1500 photos et plus de 5h de film, ça sera parfait pour les moments de déprime au retour ! Fin de soirée au bar autour d'un spectacle de danse orientale et longue nuit de 10h. Finalement cette journée est passée assez vite.

Notre-dame de la Garde en vue…the END !
Réveil tardif, petit-déjeuner avec les côtes françaises en vue, sortie sur le pont et là… « Ils ont mis la clim dans ce pays ?! » Marseille se rapproche rapidement, petit créneau rapide dans le port, d'après l'officier ce ferry est « une petite voiture ». Soit, mais c'est vrai qu'il y a de la maîtrise !
Au final on a 2h de retard à peine, ce qui reste très correct pour la SNCM. On apprend aussi que c'était le dernier voyage du bateau avant grosse rénovation, il en avait bien besoin !
Moment triste du raid, tout le monde se dit au revoir sur le pont, espérant se revoir bientôt dans de nouvelles aventures ! On descend au parking sans se presser vu que les petites voitures sont les dernières à sortir, là aussi on dit au revoir à ceux qu'on a oubliés. Normalement on reverra souvent les parisiens au cours des réunions Gazoline mensuelles, c'est cool.
Ca commence à bouger autour de nous, démarrage au quart de tour, on fait 10 mètres et ça ratatouille, 20 mètres et puis plus rien ! C'est une blague ?! Elle tournait du feu de dieu avant de monter dans le bateau. L'air français ne lui convient plus ? Vu la file qui attend, pas le temps de tergiverser, on la pousse avec un marin de la SNCM qui est impressionné « qu'elle soit passée aux mêmes endroits que les quat' quat' à 60 000€ con'g ». A la sortie du ferry, Eric qui a vu qu'on était en rade nous attend avec sa Baja, on sangle la 4L pour sortir des douanes et on verra ce qui se passe après.

Attente dans le parking…

Dernière blague de la 4L…elle ne veut pas rentrer !
Dans la file d'attente on ouvre le capot. L'allumeur semble OK mais il y a de l'essence partout autour du carbu, le problème doit venir de là ! Effectivement, le 2ème corps est noyé d'essence et son mécanisme grippé. Il a du se remplir avec les mouvements du bateau. On évacue tout ce surplus, on dégrippe le mécanisme et on décrasse le tout à haut régime. Ca semble tourner assez rond. Noël, un autre Quatrelliste identifie le problème. Ca vient du filtre à air totalement colmaté. On roulera sans pour la remontée sur Paris, il n'y a pas de poussière sur les autoroutes françaises. Ce petit problème reste inexplicable, elle roulait super bien avant de prendre le bateau, le filtre à air n'a pas du s'encrasser dans la nuit ! On passe rapidement le contrôle de police et nous voilà en France. Derniers au-revoir avec les équipages dont la route se sépare dès maintenant et on prend la direction de Paris.

Les au-revoir aux sudistes

On retrouve la circulation française…
Il est 14h passé et il nous reste 750 km à faire, une paille surtout que nos parents n'arrêtent pas de nous appeler, affolés, en nous annonçant que tout le pays ressemble au Canada. Pour l'instant RAS sous le beau soleil provençal mis à part le froid ! On a perdu 30° en deux jours !

et c'est parti pour 750 km !
Petite pause sandwich vers Aix et on repart. L'allure est assez tranquille vu le Def' « V7 » de Damien. La 4L semble avoir retrouvé toute sa puissance, l'incident du bateau est oublié, tant mieux ! Deuxième pause essence (et huile pour certains…). Par la suite Pascal et Elie ont pris de l'avance, on suit Damien tranquillement…toujours pas de neige en vue. Tout d'un coup, appel CB de Damien qui s'arrête en urgence car il a une grosse vibration. Resserrage rapide d'un pivot de direction qui a un jeu monstrueux et c'est reparti…la vibration est toujours là. Le reste du groupe nous attend à la station 3 km plus loin. On interroge le spécialiste Land, au hasard Pascalou, qui pense qu'il y a un jeu sur un arbre de transmission. Damien se glisse sous sa voiture et le verdict se confirme, il manque 2 boulons sur l'arbre de transmission avant, en 5 minutes c'est réparé. La psychose s'installe quand même chez les coquelets et tout le monde va vérifier sa monture. Pour Rangy tout va bien comme d'hab, Elie a une grosse fuite d'huile d'origine inconnue sous le moteur, et pour nous juste la crémaillère de direction à resserrer, un détail…toutes les voitures sont quand même un peu fatiguées par le raid !
On repart en essayant de faire moins de pauses, vers 20h, on s'arrête au nord de Lyon, à la même station qu'à l'aller. Cette fois-ci on décide de ne pas tester les frigos qu'ils ont ouvert rien que pour nous (rappelez-vous…) et on se rabat sur des sandwichs que l'on mangera en roulant…on est parti il y a 6h et on a fait 300 km, belle moyenne !
La route se poursuit tranquillement, la neige commence à tomber vers Macon, elle nous quittera plus jusqu'à l'arrivée mais heureusement les routes sont bien salées…pour preuve on a fait 50 km derrière une saleuse ! Nos routes se séparent avec les trois 4x4 à l'embranchement A6/A5 vu qu'ils vont vers l'est parisien. Toujours pas de gros tas de neige en vue, c'est juste en arrivant dans Etrechy que ça glisse un peu…rien de dramatique ! Il est 2h du matin, notre 4L nous a ramené à bon port après 3500 km, brave bête !
Le raid est définitivement terminé, une petite journée de repos et tout le monde a repris le boulot, ça a été très dur !
Conclusion et projets…
Que dire de ce Réveillon des Sables ? C'est 10 jours de souvenirs inoubliables, de dépaysement total, de paysages magnifiques, un accueil exceptionnel des tunisiens et puis aussi de nombreuses rencontres !
L'organisation a été parfaite, nous laissant un peu de liberté pour rouler tout en sachant recadrer quand il y avait besoin. Le choix du parcours était là aussi idéal, les étapes n'étaient jamais trop longues, avec souvent beaucoup de sable (quel plaisir !) et puis tous les soirs un super hôtel ou un bivouac exceptionnel nous attendaient…mention spécial au campement Pansea !
Du point de vue assistance mécanique, rien à dire non plus, ils ont absolument TOUT ! « Malheureusement » ils n'ont pas eu beaucoup de travail cette année vu qu'aucune voiture n'a eu de gros pépin. On sentait qu'elles étaient toutes très bien préparées et que leurs propriétaires les connaissaient par-cÅ“ur. C'est très appréciable d'évoluer dans cet univers de passionnés.
Au niveau de l'ambiance, avant le départ on craignait être tombés dans une balade de « vieux » en Tunisie, c'est tout l'inverse ! Il y avait tous les âges, de 18 à 68 ans mais tout le monde est resté très jeune d'esprit, plus jeunes que nous parfois, imaginez… ! Et puis pour la balade on repassera, ça roulait bien, voire très bien sur les pistes, on a encore de l'expérience à acquérir !
Les coquelets se sont donc bien intégrés. L'avantage d'un petit groupe s'est vite démontré, au bout de quelques jours on a discuté avec tout le monde et chacun a des anecdotes et des expériences très sympas à écouter !
Vous imaginez donc que l'on est tous prêts à remettre ça. A peine rentrés et on veut déjà repartir ! Le prochain raid est prévu au Maroc début novembre. Pour notre part, ça ne sera pas forcément en 4L vu qu'on commence à en avoir fait le tour mais plutôt avec un petit 4x4 du style Range V8 boite auto qui nous a vraiment impressionnés dans le sable ! Et puis il a tout le confort pour les étapes de route…on vieilli ! On prête la 4L à tous ceux qui veulent nous suivre !
Petit bilan mécanique
On est obligés de faire un petit paragraphe sur celle qui nous a transportés pendant 3500 km. On n'a pas eu de gros problèmes, heureusement vu le nombre de week-end que l'on a passé dessus avant le départ !
Premier élément qui a subit les conséquences de notre conduite sauvage du 1er jour : la plaque de protection du pont arrière. On a talonné dans une saignée et c'est elle qui a pris tout le choc, heureusement qu'elle était là sinon le pont aurait eu très chaud !

Normalement ça ne touche pas…

et là c'est vertical !
Autre pièce qui a subit quelques contraintes, le crochet de remorquage avant fixé sur le support de boîte. Avec les chocs dus aux tractages dans les dunes, il a plié (acier 5 mm plié/soudé !) et sectionné un des 4 boulons de fixation. Il faut que l'on conçoive un autre système qui se fixe sur les longerons et surtout que l'on utilise uniquement une sangle cinétique qui absorbe les chocs.

boulon sectionné…
et crochet tout plié !
Au niveau de la transmission 4x4 Sinpar, on a du remettre les cages à aiguilles du croisillon vu qu'il y en a une qui a disparu. On ne faisait pas confiance à un circlips avant le départ…ça s'est confirmé ! On a également du resserrer tous les boulons de l'arbre de transmission, il faut vraiment mettre du nilstop partout. On verra enfin à la vidange de la boîte s'il n'y a pas de petits morceaux de métal dans l'huile…
Pas de soucis moteur mis à part la carburation qui n'était pas adaptée à cet environnement poussiéreux. Le filtre à air « admission direct » est trop léger pour ce type d'utilisation. Malgré un nettoyage tous les soirs, il se colmate rapidement. La solution serait d'ajouter un schnorkel pour récupérer de l'air plus propre au niveau du toit. Mis à part ça, on a consommé à peine 1L d'huile sur 3500 km, pas mal pour un moteur de 180 000 km mené dans les tours ! Et encore c'était plutôt des fuites qu'autre chose…
Le gros point faible des 4L en utilisation raid reste l'amortissement. On avait bien rehaussé la voiture, mis des barres de torsion de gros diamètres à l'arrière, on n'était pas très chargé mais malgré toutes ces précautions, nos superbes amortisseurs Record (chers !) n'ont pas résisté à plus de 2 jours de piste. L'arrière finissait par talonner à chaque grosse ondulation, et les cardans servant de « butée « sur les supports d'amortisseurs, ce n'est pas l'idéal ! La seule solution est l'utilisation d'amortisseurs Bilstein à gaz qui s'échauffent moins et gardent donc leur efficacité (très chers !).
Mis à part ça, pas de problèmes électriques dans notre tableau de bord de compét', juste la sonde de t° moteur qui a déconné sur le retour. L'aménagement arrière a une nouvelle fois prouvé sa fonctionnalité pour le rangement de toutes les affaires. On bénie aussi la CB qui nous a permis d'éviter quelques gros problèmes, c'est vraiment l'équipement indispensable en raid…avec un bon GPS !
En conclusion, la 4L est prête à repartir moyennant une révision, de bons amortisseurs, le montage du moteur 1300 après réfection (un peu de puissance dans le sable…) et une amélioration de l'aménagement avec une table dépliante pour le pique-nique (très important !).