Bon, petite explication du principe de fonctionnement d'une boîte, appliquée à une HA0, avec photos de la pignonerie à l'appui
C'est une boîte 4 rapports (ah bon :ph34r: ), tous synchronisés, ainsi qu'une marche arrière, non synchronisée.
Les rapports de 1ère et de 2ème utilisent des synchroniseurs conçus par Renault (n'existe plus aujourd'hui), tandis que la 3ème et la 4ème utilisent des synchros Borg-Warner, employés aujourd'hui sur un grand nombre de boîtes, notamment Renault (boîtes JB/JC/PK/ND).
On commence par une photo de la pignonerie :

AP - Arbre primaire, un gros bloc de ferronerie en un seul morceau, le moteur arrive par l'arbre d'embrayage, à droite
AS - Arbre secondaire, plus complexe
PA - Pignon d'attaque du différentiel
1, 2, 3, 4 - Les pignons dits "fous" de chacun des rapports
R - Le pignon de marche arrière sur l'arbre secondaire, qui est monté sur balladeur de 3-4
On regarde de plus près la partie 3-4 :

Ici, le balladeur est verrouillé sur le pignon fou de 3ème : il lie donc l'arbre secondaire à l'arbre primaire à travers le rapport de réduction obtenu par les deux pignons formant le 3ème rapport.
On voit apparaitre la bague de synchro de 4ème, "S".
"M" est le moyeu du balladeur. Il est solidaire de l'arbre secondaire via des cannelures. Illustration en déposant le moyeu et le pignon de 4 :

On voit les cannelures "C" sur lesquelles le moyeu se met, alors que le pignon de 4ème est monté autour d'une cage à aiguilles, ce qui lui permet de tourner librement sur l'arbre.
Comment marche la synchronisation ? Regardons de plus près l'assemblage synchro-balladeur-moyeu :
On voit des petits ergots "R" sur le moyeu, et les emplacement "e" où ils rentrent sur la bague de synchro. Les ergots sont un peu moins large que les emplacements, ce qui permet à la bague de pivoter légèrement par rapport au moyeu.
Le but est ici d'interdire le passage des dents du balladeur le temps que la vitesse de rotation du moyeu (qui est celle de l'arbre secondaire) et la vitesse du pignon fou en face soient identiques.
Quand on veut engager le rapport, une fourchette tente de déplacer le balladeur, ce qui a pour effet de pousser la bague de synchro vers la surface de friction sur le pignon de la vitesse à engager :
(on voit bien la zone de friction sur la bague de synchro, avec les gorges pour évacuer l'huile)
Le frottement entre la bague de synchro et le pignon créé un couple qui fait pivoter légèrement la bague et interdit le balladeur de passer :
Puis, une fois les vitesses des deux arbres égalisées, la bague se recentre sous l'effet de la pression des dents du balladeur qui veulent passer :
Le rapport peut ainsi être enclanché sans craquement !
Pourquoi ça craque quand on relâche l'embrayage avant que le balladeur ne soit verrouillé ? Tout simplement parce que l'on modifie d'un coup la vitesse de rotation de l'arbre primaire, ce qui a pour effet d'inverser le couple de synchronisation, et donc de faire basculer la bague de synchro dans l'autre sens, sauf qu'entre temps elle repasse par la position centrale, et que les dents du balladeur peuvent alors passer et aller faire des bisous à la denture du pignon fou, qui ne tourne absolument pas à la même vitesse : craaaaaaac !
Ensuite, regardons le fonctionnement de la 1-2 :
On voit ici le balladeur verrouillé sur le pignon de 1ère, et le synchroniseur de seconde. Il ne ressemble pas du tout à la bague de synchro Borg-Warner
Autopsie :

S - cône de friction (= bague de synchro)
B - balladeur, qui vient autour d'un moyeu, comme pour 3-4
F - surface de friction du balladeur
Le principe reste cependant assez similaire. On regarde de plus près le pignon de seconde :
Vous remarquerez le petit ressort, qui a pour but de pousser le cône de friction (nom de la "bague de synchro" pour les synchros Renault) contre le balladeur.
Quand on cherche à passer la vitesse, on vient faire frotter la surface de friction F du balladeur contre la surface F du cône de friction, ce qui a pour effet de le faire légèrement pivoter, et qui l'empeche de rentrer dans les gorges :
Une fois les vitesses égalisées, la bague peut alors rentrer au fond :
Ce qui permet aux dents du balladeur de se verrouiller sur les dents du pignon :
Le type qui a utilisé cette boîte devait bourriner un peu, regardez le cône de friction :
On voit des déformations sur les ergots, c'est là que ça force le temps que les deux arbres synchronisent leur vitesse de rotation.
J'espère que je ne vous ai pas trop embrouillés
@+