Voilà la suite du récit.... Désolé pour le retard mais le chargement des photos c'est long... Avec un peu de chance je vais mettre la fin ce soir... Merci pour vos précédents commentaires...
Vendredi 2 janvier 2009 : La journée Green-day
(spéciale 101 km – liaison 77 km)
8h00 : Le réveil sonne. Il fait froid… Eh oui, il fait quand même froid malgré la couverture de survie. Il ne reste plus qu'un bivouac pour trouver le bon compromis. Ce matin, pas de petit déjeuner copieux, seulement un petit café chaud. Nous avons apporté avec nous des boissons auto chauffantes grâce à une réaction exothermique que l'on active en secouant la tasse. Nous faisons découvrir ces boissons à la famille d'ostéopathes qui ont passé la nuit dans une tente voisine. Même si le café n'est pas extra, c'est déjà ça. Nous plions ensuite notre tente ainsi que celle de Laurent et Véronique qui n'aura finalement pas servi.
Ludovic réunit tous les participants - qui se sont finalement très peu éparpillés malgré la possibilité de planter la tente où l'on voulait - afin de faire le briefing de la spéciale du jour qui nous mènera jusqu'à Bani-Moussi où nous planterons les palmiers dattiers. « Bon, le départ de la spéciale se fait normalement en suivant la direction de la petite montagne à coté de laquelle nous sommes passés hier, elle est là-bas ». Le soucis de ce matin est qu'il y a un peu de brume nous empêchant de voir cette montagne.
Nous partons donc tous en ligne du « bivouac » et derrière le 4x4 de Ludovic pour rejoindre les traces de la piste du Dakar que nous n'aurons plus qu'à suivre. Arrivé à la piste du Dakar après seulement 3,6 kilomètres à travers la brume, nous sommes sur le lieu de départ de la spéciale. La brume s'est dissipée, nous apercevons maintenant la petite montagne indiquée sur notre road book, elle est à 10,5 km de là.
Le début de la spéciale nous fait à nouveau traverser l'immensité du lac Iriki, surface très très roulante. Malheureusement la moyenne indiquée sur la road book est très faible, environ 20km/h sur 31,5 km. Il est évident que nous ne pouvons pas rouler à cette vitesse sur un tel terrain de jeu, nous nous aménageons donc des pauses photos.
Plus loin, nous rattrapons la piste du Dakar que nous emprunterons pendant 27,5 kilomètres. 4 équipages arrivent en sens inverse, nous en arrêtons un pour savoir si nous ne nous serions pas trompé de chemin. Ils nous annoncent avoir raté un check point et vouloir retourner le chercher pour badger et ainsi ne pas avoir 100 points de pénalité.
En haut d'une colline, nous tombons sur une nouvelle difficulté, un gros bac à sable dans lequel quelques voitures sont déjà plantées… aïe aïe aïe… Comme, le premier jour, nous nous étions planté en suivant le chemin le plus emprunté donc le plus mou, j'opte là pour le tracé d'un nouveau chemin après avoir été en repérage entre les herbes à chameau. Je me lance alors et, malgré avoir choisi un chemin qui parait moins mou, la voiture se plante au bout d'une vingtaine de mètres. Heureusement, il y a quelques équipages qui nous aident à nous sortir de là. La solution est donc de sortir la voiture en la reculant pour revenir au point de départ sur le « dur ».
Dans l'opération, ne voyant pas où je vais vu qu'il y a du monde partout qui pousse la voiture, je recule sur une herbe à chameau. Un bruit de craquement de fibre de verre se fait entendre, aïe aïe aïe… Je ne veux même pas aller voir l'étendue des dégâts. Je descends quand même voir en pensant que l'aile arrière est arrachée. En fait, l'herbe a chameau a plié le support de bavette arrière gauche contraignant la fibre de l'aile sur laquelle est fixée le support de la bavette. La fibre est donc craquelée à 2 endroits et un rivet de fixation au niveau du coffre a sauté. Ca va aller, ça tient encore très bien, et ça ne se voit pas trop… Je suis un peu soulagé. Bon, la voiture n'est pas pour autant sortie du bac à sable. On la ré avance puis on recule à nouveau en évitant tout obstacle cette fois.
On laisse la voiture se reposer à son point de départ pendant qu'on va sortir une 4L conduite par 2 bretons qui ont tenté d'ouvrir eux aussi un nouveau chemin mais qui se sont plantés à au moins 200 mètres de là. Après les avoir aidé, il faut retourner à la voiture pour passer ce bac à sable. On attend notre tour, on se lance à fond de première en empruntant le chemin principal. Comme beaucoup d'autres, nous plantons la voiture à quelques mètres de la fin du bac à sable, les pneus à crampons agissant comme de vraies pelles… Et pour bien faire les choses, le caméraman de l'orga est à 10 mètres de là, tout sera sur la bande, c'est chouette….
Nous secouons la voiture pour désensabler les roues et nous sortons à nouveau les plaques de désensablage. Les Vrallistes nous aident à sortir de là, tout va bien, nous sommes de nouveau sur du « dur ». La prochaine fois c'est Cyndie qui s'y colle.
Nous décidons donc de rouler plus vite pour tenter de rattraper le gros retard accumulé. Le souci, c'est que les amortisseurs arrières de notre voiture sont rincés alors qu'ils étaient neufs avant de partir. La voiture n'est donc plus suspendue que par ses barres de torsion, c'est un vrai chewing-gum. Le reste de la piste se fera donc à plus faible allure pour ne pas abîmer la voiture, tant pis pour le retard que nous ne rattraperons pas sur ce secteur.
Un peu plus loin, les 2 bretons aidés plus tôt, sont arrêtés sur le bord de la piste car un claquement provient de l'arrière de leur voiture. Je regarde et décèle rapidement le problème. Une des extrémités de leur amortisseur arrière gauche n'est plus fixée. Nous sommes vite rejoints par le 4x4 du mécano de l'orga qui propose son aide. Ne voulant pas prendre 120 points de pénalité pour aide de l'orga., je leur file un coup de main pour trouver une solution de secours pour terminer la spéciale du jour. Pendant ce temps, Cyndie remplit le réservoir d'essence grâce au jerrican que nous avions rempli à Foum-Zguid.
Nous repartons suivis du 4x4 qui ferme la piste, nous avons décidemment pris beaucoup de retard aujourd'hui. Mais à peine le temps de souffler que nous voilà de nouveau face à des franchissements d'oueds sablonneux. Comme prévu, Cyndie prend le volant. Et là c'est un festival, elle franchit cela magnifiquement alors que Jean-Baptiste et Marie qui nous suivent perdent une partie de leur chargement en franchissant le bac à sable car le coffre s'est ouvert avec les vibrations. On ramasse donc les paires de chaussettes, la tente, etc…
Nous continuons et terminons la spéciale tranquillement pour ne pas faire souffrir la voiture. Malgré le franchissement de la montagne déjà emprunté dans le sens inverse la veille, le reste de la piste est plutôt roulant, ce qui nous arrange grandement. Le check point de fin de liaison est en bord de route près de Foum-Zguid.
Avant d'entamer la liaison route vers Bani-Moussi, nous regagnons Foum-Zguid pour aller faire des courses, nous manquons principalement d'eau et avons faim. Nous profitons de notre pause repas pour contacter Laurent et Véronique dont nous n'avons pas plus de nouvelles. Ils nous annoncent être à Ouarzazate pour réparer le réservoir du Marsu, ils devraient nous rejoindre en soirée.
La station service de la ville étant en rupture de stock depuis notre passage 2 jours plus tôt, nous offrons le fond de notre jerrican d'essence aux 2 bretons dont le réservoir est quasi vide. Nous prenons ensuite la direction de Bani-Moussi sur la route de Tata où nous sommes attendus pour planter les palmiers dattiers vers 17h. La route s'avère périlleuse à cause de nos amortisseurs arrières, la voiture est inconduisible sur le bitume, elle danse, j'ai l'impression que l'arrière va nous lâcher, qu'il va passer devant. Il va vite falloir trouver de nouveaux amortisseurs et les changer.
17h00 : Nous arrivons à proximité du village de Bani-Moussi sur le lieu de la plantation des palmiers dattiers. Nous retrouvons quelques équipages Vrally 4L. Une trentaine de minutes plus tard, les représentants de l'association Azekka feront un petit discours avant la plantation. Nous serons ensuite munis de pelles et aidés d'enfants marocains portant les seaux d'eau, nous planterons une dizaine d'arbres avec Mat, Amandine et leurs copilotes.
Au total, ce seront seulement 250 palmiers dattiers plantés en 2009. Le reste des éco-points collectés, environ 1300 (1 éco-point = 6€), servira à construire sur le site un bassin d'irrigation et à installer une pompe solaire pour remplacer l'actuelle fonctionnant au gasoil.
Nous nous dirigerons ensuite vers le village de Bani-Moussi à 500 mètres de là, les habitants nous ayant préparé une soirée. La nuit tombe vite. Comme la veille, nous plantons les 2 tentes mais en ayant la conviction cette fois-ci que cela va servir cette nuit car nous espérons bien voir arriver Laurent Véronique qui sont sur la route pour nous rejoindre. Nous finissons 34ème de la spéciale du jour avec 69 points de pénalité, ce n'est pas trop mal vu le temps que nous avons perdu dans ces bacs à sable et à dépanner les 2 bretons. Nous sommes alors à la 21ème place du classement général, nous perdons des places au général de jour en jour, ce n'est pas très bon.
Nous rejoignons la tente principale dans laquelle nous attendrons le repas. Nous sommes en compagnie de nombreux équipages Vrally 4L, nous nous racontons nos anecdotes, soucis et expériences. Ludovic fera ensuite un point sur le classement de la Green-Cup, c'est l'école des Sages-femmes qui a collecté le plus grand nombre d'éco-points. Le repas se fera attendre jusque tard, certains n'attendront même pas le couscous qui nous sera servi après 23h.
Nous allons nous coucher avant minuit. La nuit s'annonce fraîche, nous bivouaquons au bord du village sur une étendue quasi déserte et le vent se lève. Mais c'est certain, le froid ne m'atteindra pas, je sors 2 paires de chaussettes, 2 duvets, 3 plaids polaires et la couverture de survie…